Paramètres d’affichage

Choisissez un thème pour personnaliser l’apparence du site.

Partager les données de l’offre d’insertion dans un patrimoine public

L’écosystème de l’insertion

L’écosystème de l’insertion sociale et professionnelle est vaste, complexe et mouvant.

Les acteurs œuvrent tous les jours pour apporter des réponses aux besoins des personnes en difficultés, en s’adaptant aux spécificités de leur territoire et des publics concernés.

Les acteurs de l’insertion ont besoin de connaître l’offre de service de leurs partenaires afin de proposer des réponses pertinentes aux besoins des personnes accompagnées.

Mais cet écosystème vaste et complexe occasionne des problèmes récurrents :

➡ temps perdu dans la recherche, la compréhension puis la mobilisation des services,

➡ opportunités manquées d’activation de certaines solutions,

➡ désajustement avec un besoin précis par manque de lisibilité.

Pour y répondre, de nombreuses initiatives ont émergé : des annuaires locaux, des services numériques nationaux, des bases de données internes connectées à l’outil métier des accompagnateurs…

L’avantage est que cela a permis de mettre en visibilité l’écosystème de l’insertion pour un territoire ou une thématique spécifique.

Le revers de la médaille est que ces initiatives fonctionnent trop en silo et reproduisent les problèmes qu’elles cherchent à résoudre (multiplication des outils, manque de cohérence des informations renseignées, difficultés de mise à jour). Avec au final, une absence de vision exhaustive de l’offre.

La connexion entre services numériques

Comment faire concrètement pour que les usagers et ceux qui les accompagnent aient une vision partagée et la plus large possible des solutions qui s’offrent à eux ?

La réponse ? Trouver le moyen pour que les services numériques partagent enfin leurs données.

Jusqu’alors, il n’existait pas de langage commun pour décrire l’offre d’insertion.

Or, sans, il est difficile de connecter les outils. Un peu comme si chaque outil avait son propre tableau Excel, avec ses propres colonnes. Fusionner des tableaux où on ne sait pas “ranger” les informations demande beaucoup de travail.

Ce langage commun est l’étape essentielle pour engager une démarche d’échanges de données

Le partage des données

La transparence de l’écosystème de l’insertion est le pré-requis.

En effet, les données ouvertes sont une ressource précieuse pour l’analyse d’une politique publique. Les données brutes de l’insertion mises à disposition des organisations et des citoyens leurs permettent de générer eux-mêmes des analyses et de participer activement au développement de solutions créatives.

Quel que soit l’outil utilisé, on doit pouvoir consulter les solutions d’insertion, même celles que d’autres ont recensées et mises à jour. L’objectif du partage de données est de mutualiser l’effort de mise à jour et de recensement entre les différents services numériques.

Cela amène de nouvelles complexités et sujets à traiter :

  • identifier chaque structure et les informations qu’elle a saisies dans chaque outil pour les partager
  • identifier les doublons, données communes
  • repérer les données manquantes dans un outil pour l’alimenter avec les données d’un partenaire
  • assurer la mise à jour de la donnée

Il existe différents moyens pour partager des données.

Voici les deux méthodes les plus utilisées :

1️⃣ Téléchargement de fichiers : des données en accès libre, gratuites et facilement réutilisables par toutes et tous. Cela peut être, par exemple, un tableau à télécharger. Cette solution est techniquement très répandue et simple d’utilisation.

En revanche, lorsqu’un tableau a été téléchargé, il ne sera pas mis à jour automatiquement. Alors si ces informations servent à alimenter un annuaire en ligne, il sera nécessaire de télécharger régulièrement le fichier pour récupérer les dernières données à jour.

Si cet annuaire est finalement abandonné, mais laissé en ligne, cela représente un risque pour les bénéficiaires.

En effet, comment savoir que les informations ne sont pas à jour ? Cela représente un réel risque pour les personnes en difficulté qui pourraient se retrouver devant une porte fermée et finalement décrocher de leur parcours d’insertion.

Pour cela, il faut s’assurer que la date de mise à jour des données apparait dans le tableau, afin que les réutilisateurs puissent en vérifier la fraicheur.

C’est là qu’intervient la seconde solution : s’appuyer sur des API.

2️⃣ API : “Application programming interface” ou, en français « interface de programmation d’application ». Ce sont des interfaces logicielles qui permettent à des applications de communiquer entre elles et de s’échanger mutuellement des données. Cette méthode permet une connexion en flux direct entre les sites.

Ces connexions en direct nécessitent des compétences techniques pour les concevoir.

C’est pour cela qu’une équipe du GIP Plateforme de l’inclusion a entrepris de concevoir l’API data·inclusion.

La démarche engagée par le GIP Plateforme de l’inclusion : data.inclusion

En créant le GIP de l’Inclusion, l’État a pris la décision de créer un patrimoine commun et public de l’offre d’insertion et de mettre à disposition des données les plus ouvertes possible. Notre mission se met en œuvre sur plusieurs axes afin de répondre à l’ensemble de ces enjeux :

1.Un langage commun : les schémas de données et les nomenclatures.

Nous travaillons à la définition de chaque donnée et à des outils pour aider à les saisir. Afin que tous les acteurs qui collectent ou récupèrent des données puissent le faire de façon simple. Un schéma de données des structures d’insertion a déjà été publié et évolue au fil des échanges avec l’ensemble des partenaires.

2.Le téléchargement permet une ouverture de la donnée.

Un des enjeux de notre démarche est de rendre les données accessibles à toutes et tous ; acteurs publics ou de l’insertion, analystes, accompagnatrices, responsables de services numériques. L’Open Data permet une ouverture de l’accès à l’information sans restriction ou besoin de compétences techniques pour y accéder. Leur utilisation est libre. Ce mode ouvert, multiplie les réutilisations.

Les données data·inclusion sont d’ores et déjà accessibles en Open Data sur data.gouv.

A noter : aucune donnée personnelle n’est partagée dans la base de données publique de l’offre d’insertion.

3.Des données interconnectées en API

Pouvoir télécharger un tableau Excel c’est bien, mais pouvoir afficher l’offre de service d’insertion automatiquement sur un site ou un logiciel interne, c’est mieux ! Car cela permet de recevoir en temps réel les données mises à jour par les partenaires et aussi d’afficher d’autres informations soumises à une authentification comme les données de contact par exemple. Le choix a été fait de demander une authentification pour ouvrir l’accès à cette API permettant ainsi à l’utilisateur d’accéder à des données supplémentaires et d’identifier les réutilisateurs. L’API data·inclusion est publiée et accessible sur demande à l’équipe data·inclusion.

4.Un accompagnement des acteurs

L’échange et la récupération de données est un sujet complexe. Notre équipe est présente pour accompagner l’ensemble des acteurs qui souhaitent s’engager dans la démarche de partage et de récupération de données avec data·inclusion.

Support à l‘interopérabilité : mapping des schémas de données pour permettre une connexion à l’API, à la consommation des jeux de données et au recueil des données.

5.La qualité et la mise à jour des données

Récolter des données ne suffit pas. En effet, les informations collectées peuvent être en doublon, avec une mise à jour plus ou moins récente, une granularité d’information différente. L’équipe data·inclusion propose le traitement et l’analyse des jeux de données multi sources en un seul et unique patrimoine commun disponible publiquement.

6.Le droit et l’échange de données

Alors que le RGPD permet l’amélioration des connaissances des autorités publiques sur leurs données et sur leur autorité, la législation permet et encourage les personnes publiques à échanger les données dont elles ont besoin dans le cadre de leurs missions d’intérêt public. Dans son rapport sur l’IA et les personnes publiques, le Conseil d’État rappelle d’ailleurs qu’outre le respect du droits des personnes, et notamment leur information, cet échange est au demeurant utile et logique pour les personnes publiques, en particulier lorsqu’il vise à réaliser la même action publique (ex : l’insertion par l’activité économique).

Nous croyons en l’intelligence collective des acteurs de l’insertion.

Agathe Latreille, GIP de La Plateforme de l’inclusion